BAISER
J'ai trouvé ce baiser, un premier. Un moment d'égarement ? Éperdu ? Il était déposé là, couleur enflammé.
Tombé du front ou trop gros pour être envoyé. Fut-il d'amour ou tendre, vorace ou doux, en voilà un qui n'a pas été volé !
mai 2024
La preuve
Tu es mon horizon
Mon infini sensible, esthétique
Le point de vergence de mon attention
La preuve que j'existe...
Déc. 2022
baiser
Je dépose un baiser sur ta joue.
Il court se réfugier derrière ton oreille.
Puis, la timidité s'atténuant, il s'aventure à pas de velours sur tes yeux.
Enfin, complètement décomplexé maintenant, le voilà qui va et vient sur tes lèvres...
Et se laisse dissoudre dans ton coeur.
Oct. 2022
Auto-citation
"Les rides, comme à la surface d'une eau qu'on touche, sont les échos visibles de nos émotions."
Oct. 2022
Je t'ai rencontrée
J'ai été témoin d'une humanité enjouée malgré la douleur.
J'ai senti la vibration de l'écoute altruiste là où il y avait soif de consolations.
J'ai entendu la volonté de fleurir au delà de ce qui s'est effondré.
J'ai touché la beauté d'une âme de cristal qu'une douceur infinie protège.
Sept. 2022
Mie
Je dépose de la mie.
Et Elle, depuis sa ramure,
Elle m'épie, j'en suis sûr...
Caché par mon nylon je l'épie cette pie
Mon coeur étrillé ; c'est si long.
Je prie : Par pitié ma Mie !
Me fuit-elle ? Jolie oiselle.
"Non, je ne t'épie pas, j'ai la pépie de toi
Mais mon coeur pétrifié ne sait plus comment s'y fier.
Non, je ne te fuis pas, je suis touchée de toi
Mais mon coeur enrage et ne veux plus de cage.
Comprends moi, mon ami : j'ai besoin de tout mon courage.
Attends moi mon ami : bientôt l'amour reprendra visage.
Bientôt je viens, je te le dis. Il ne faut pas que tu m'épies.
Ce sera jeudi ou bien lundi ou dans une autre vie..."
Mars 2021
Tendresse
J'aurais juré que le tatouage n'était plus à sa place, qu'il avait bougé. Pourtant, il était ancré, depuis des années, là où on l'avait arrimé. Il avait dû glisser entre deux peaux. C'est vaguement perceptible aujourd'hui et je me demande comment cela a-t-il pu se produire ? Je pense à une avarie ; une rupture de cordage certainement. Dans tous les cas, cela devait être la conséquence d'un phénomène hors norme, extraordinaire, c'est-à-dire dépassant ma compréhension et mon imagination. Et, de fait, je ne comprends pas. Mais je ne peux qu'accepter et c'est ce que je m'évertue à faire, haut les coeurs, le visage dans les embruns. Mêlés de larmes.
Mars 2021
GITANE
De la gitane tu n'as pas la chevelure
mais tu m'ensorcelles et pétrifie mon coeur
comme Méduse la Gorgone.
De la gitane tu m'as pas d'yeux
incrustés de charbons ardents
mais tu sais lire les lignes de mon âme
et incendier mon désir.
De la gitane tu as le mystère d'habiter partout la terre
et tu es fille de la Vie,
virevoltante dans ta longue robe aux couleurs flamboyantes.
De la gitane tu as hérité du Dr Nicot
et je ne peux m'arrêter de te humer,
accroc que je suis.
Février 2017
VERS LE HAUT
Ta plume pousse les cimes
vers des faîtes d'eaux marines,
autant la lune rousse a la mine défaite.
Tu allumes les mousses d'un sang-et-or
qui subliment tant les écorces,
alors que la bête-larme s'endort.
Ton calame dessine leur corps
et force le charme de leurs lignes,
pourtant tu ne nieras pas la peur.
Pour cette flopée de signes
il dormira seul dans son nid,
et toi dans la canopée !
Janvier 2017
DEBUT
Et
puis j'ai pensé changer. Bien sûr, la
végétation est plus diverse
dans d'autres jardins. Mais quels qu'ils soient, je sais bien qu'il
faut les choyer si l'on veut se fondre dans leurs natures, faire
partie du lieu. Alors finalement, de regrets en espérances,
de
responsabilités en libertés imaginées,
que d'hésitations et de
manque de certitudes.
C'était
il y a longtemps déjà, et durant cette longue
rêverie, sur le
sable froid, une fois la nuit tombée, j'ai suivi les
faisceaux
lumineux qui s'échappaient très vite de la
tête du phare le plus
proche. J'ai pensé changer de sens avec eux.
Je
me centre sur mon intuition,
j'écoute mes sensations, parce que je
ne sais pas comment faire avec mon cœur,
avec mes sentiments. De
toute façon, je ne sais plus où mon
cœur
se situe dans mon corps,
je crois que je n'ai jamais su, d'ailleurs... Peut-être qu'il
faudrait que je commence par chercher un peu, quand même! "Si
le cœur
m'en dit" est une expression commune, mais un mystère.
Pourtant j'ai le cœur
sur la main, non?
Lorsque
tout mon corps entier m'a supplié de le
considérer avec
bienveillance, d'arrêter de lui manquer de respect, je veux
dire,
quand j'ai enfin perçu sa supplique, il était
trop tard, j'avais
tout cassé. Depuis le temps!
Je
me réfugie dans le présent. Aujourd'hui, je
peins. Là, dans cet
instant, je me remplis du vert d'or issu du tissage de mon jaune
citron avec ce violet violette. Cela ressemble trop à un
poisson. Je
ne suis déjà plus dans l'instant, mais j'en ai
conscience et j'ai
réussi à l'habiter quelques instants.
Dois-je
m'affronter? Suis-je à même, demain, de lier des
mots entre eux
pour former une transmission légitime certes, mais sereine ;
en
toute liberté du choix de mes enfermements? Des contraintes
que je
me donne, par jeu, par jugements de valeurs, par foi, voire par
superstition!
Je
ne suis pas certain du tout d'avoir le sens du sacrifice et je suis
certainement lâche pour préférer faire
subir. Mais je le suis tout
autant pour ne rien faire, ... ce choix de neutre. Très
bientôt,
j'irai vivre une aurore boréale, j'irai visiter New-York et
serai
devant toi sans savoir.
Juillet
2014
PHY(MU)SIQUE
Le son de la flûte parvenait directement au creux
de mon cou et se lovait là, je ne sais pas pourquoi. Cette
texture soyeuse prenait ses aises, se répandait en ce lieu
comme cire au pied de bougie brûlante ; ou plutôt,
c'est moi qui pénétrais cet espace dont les
contours changeants épousaient la forme musicale et qui, en
de talentueuses volutes, s'agrandissait vers l'infini.
J'étais au sein de ma propre chrysalide qui était
devenu l'ensemble du connu, le monde entier, mon univers. Cette transe
dura un temps que je ne saurais toucher.
Un éclat de voix est venu féler la nymphe. La
trouée ainsi lézardée m'a
redonné la sensation coutumière de finitude : il
y avait des bords, un dedans, des extérieurs. J'ai
regretté la sérénité
ineffable du cocon. Mais aussitôt, happé par la
volupté du chant du violoncelle qui
pénétrait par l'interstice à l'instant
créé, je me suis extirpé, j'ai
défripé à nouveau mes sens et je me
suis envolé avec délectation vers la
région de mes lombaires où les vibrations des
cordes prenaient forme d'une enveloppe de velours brun...
Avril 2016
PRINTANIER
L'écorce sombre des branches
en manches de robe monacale
La profusion des mains jointes
En fuseaux floraux, juvéniles
Peaux sanguines
Tant de prières écoeurantes de nones
prostrées vers ce tronc, morne soutane
Tant de bénédictions condescendantes
Magnolia
Sonne le glas de ta retraite hivernale
Hors les secrets du monastère
Ostentatoire fête votive,
végétale
Avril 2016
JE TE TROUVE
JOLIE
Du pinceau que je tiens s'échappe ce fluide
intriguant tantôt eau tantôt glaise. J'esquisse un
geste pour maintenir cette hémorragie. Il est trop tard,
l'instant s'est manifesté, malgré moi et
à cause de moi. Sur la toile gît la trace,
définitive, irréversible. Elle me plait. Je la
contemple. Je ne sais plus qui l'a produite ? L'enfant passe : "Oh !
c'est beau ! Ne touche plus à rien, là !". Je
suis heureux. La trace est définitive,
irréversible...
Mars 2016
CHAPITRE 1er
Hesaias ne se sent attiré sexuellement ni par les femmes ni par les
hommes. Cela fait de lui un être à part, un être unique, un être en
contraste avec ses congénéres ; en tout cas, c'est ainsi qu'il se vit.
Son "ni-ni" à lui n'est pas neutre et ce n'est pas un consensus mou. Il
ne rechigne pas à la bagatelle, non, certes non ! Mais il ne ressent
qu'une vague émotion à la perspective d'un accouplement ; plus proche de
l'idée que l'on se fait généralement d'un bon moment de lecture, au
calme, au coin du feu, au beau milieu d'un dimanche aprés-midi que de
l'effusion ventrale et oculaire de l'adulescent lubrique devant une jupe
trop courte, ou de la célibataire délibérée face à quelque belle
musculature !Mais bon, puisqu'il lui faut parfois choisir, c'est
encore les hommes qu'il préfère. Et puis dans cette combinaison là, au
moins, il lui arrive de tomber amoureux ...
C'est
comme ça que c'était arrivé avec Marcel, lors d'un Conseil Municipal où
il était intervenu (il était coutumier de prendre la parole plusieurs
fois pendant les séances) en défendant une position ferme (avec calme
toutefois). Marcel (qui était le patron d'une entreprise de transport de
déchets (en tout genre (y compris de sales déchets (genre radioactif
(il paraîtrait...))))) argumentait sur le bien-fondé du choix d'un
quelconque fournisseur d'une non moins quelconque prestation pour la
Mairie (Hesaias ne se souvenait plus). Marcel avait répertorié
l'ensemble des critères positifs de la candidature et tout
particulièrement, Marcel avait insisté, "le caractère socialement
innovant de l'offre" (ça, il s'en souvenait. ça l'avait marqué, ça l'avait
touché de la part de Marcel). Hesaias s'était fait prendre dans la
figure si expressive de Marcel qui jouait à merveille son rôle de
prescripteur. Il s'était perdu en apnée au fond de ses yeux bleus
méditerranée, puis il s'était retrouvé à errer sur ses lèvres charnues,
et, enfin, il s'était fait hypnotiser par sa voix chaude, forte et
monocorde ; l'ensemble de sa conscience était réduite à une bulle
infinie englobant trés exactement le volume du visage sonore de
l'orateur. Et là, dans un éblouissement de tendresse, il ne restât pas
la moindre petite parcelle de son âme qui ne fit pas le vœu qu'un
bonheur sans borne se nichât dans le cœur de Marcel. C'est comme ça
qu'il est tombé amoureux.
CHAPITRE 2nd
Ce matin, Hesaias, comme beaucoup de matins, a du mal
à se lever. En même temps, il n'a pas
nécessité à se lever. Et
ça, comme à chaque fois, ça le met en
colère après lui-même : incapable de se
motiver pour ne pas perdre son temps en léthargies
improductives. Il sent les muscles de ses jambes qui sont endoloris
à l'instant même où il leur demande
leur avis quant à savoir s'ils sont prêts
à en découdre avec la journée qui
s'annonce. Il leur en veut. Son cœur est essoré
s'il le consulte pour envisager les merveilles qui l'attendent dehors
auprès de ses congénères : Il ne sait
pas s'il a peur de ce qu'il risque d'éprouver ou s'il craint
qu'il ne s'émeuve de rien. Ce satané
cœur qui tremble de ne pas avoir sa dose
d'émotions ! Un vrai drogué, l'accuse-t-il.
La vision de sa conseillère emploi s'impose
à nouveau à lui pour la quatrième fois
depuis que son esprit à repris corps, il y a ... six
minutes, consulte-t-il à son
téléphone-horloge. Si ce n'est pas de la
rumination bouillonnante ça ! Le matin, tous les matins, sa
pensée est à cent cinquante à l'heure.
Sitôt la moindre once de conscience reprise, c'est du
non-stop, ça se bouscule en lui, ça tourne en
rond, rabâche, c'est lancinant, c'est
étouffant. Mais, tout à coup, l'éclair
de
génie : et s'il montrait de l'attention envers
lui-même ? Comme s'il prenait soin d'un enfant qui refuse la
perspective d'un jour de classe. Et s'il se traitait avec douceur et
compréhension : oui mon gars, je
sais c'est dur, mais ça va bien se passer, tu es fort, plus
fort que tu ne le penses, je crois en toi ". Et comme par
magie, sans qu'il ne comprenne vraiment, ses jambes se mettent hors du
lit et le buste et le reste suivent mécaniquement. Tu
aimeras ton prochain comme toi-même !
Arrivé à la cuisine pour prendre son
petit-déjeuner, le chien lui tourne autour, le colle comme
une mouche d'été avant l'orage. Il est dans ses
pattes, il manque le faire tomber, il réclame son
petit-déjeuner-croquettes de coups de griffe
répétitifs. Les nerfs d'Hesaias frôlent
la surchauffe pendant qu'il lui rempli sa gamelle. Et sa
conseillère qui, au même instant, vient lui en
rajouter une couche !Hesaias réalise qu'il est sur le point
de
craquer. Hesaias
respire. Il prend la
tête du chien entre ses mains pour le lui expliquer. Et
là, il tombe nez à truffe sur un de ces regards
qui vous fait perdre la notion du temps, de l'espace. Un siphon sans
fond qui vous emporte dans un tourbillon pour de bon. ça
c'est de l'amour, du vrai, du chavirant ! Comment ressentir autrement
ce don que le chien lui fait. Alors il est envahi par une vague du
même amour infini ; il perçoit une capsule au sein
de son plexus qui implose éclaboussant par le fait toutes
les cellules sensibles de son corps. C'est doux, chaud, rassurant,
brillant, pétillant. ça
doit sortir de son corps maintenant, car le chien change. Il
est manifestement lui aussi sujet à une
ampoule intérieure qui vient de se briser
libérant une lumière incommensurable. Un moment
suspendu.
Le
chien est calme, rasséréné,
couché sur les pantoufles d'Hesaias qui sirote maintenant
son café lui aussi extrêmement serein. Tu aimeras
les animaux comme toi-même !
L'aprés-midi fut riche pour Hesaias. Si vous
voulez savoir, en gros : Tu aimeras ta conseillère
pôle emploi comme toi-même !
CHAPITRE 3ème
Marcel vient de raccrocher au nez du chargé de mission de l'Agence
Territoriale du Développement. Il est passablement en colère : son
projet ne sera pas subventionné par les pouvoirs publics ! Le verdict
est tombé : son plan d'affaires, son "bizinesse-plan" comme il lui
avait dit avec son accent du sud à coucher dehors, ne prévoyait pas de créer suffisamment d'emplois à terme ...
Ah
! la création d'emploi ! La tarte à la crême de tous les
biens-pensants, de toutes les politiques socio-solidaires de leur propre
reélection ! L'indicateur et sa tendance qui ne souffrent aucun doute,
aucune remise en question : la baisse du nombre de chômeurs. Une fin,
certainement pas un moyen ! Objectif lune : un emploi à tout prix ! et à
quel prix : souffrance au travail, perte des repères de l'utilité de la
tâche accomplie et des valeurs de sa propre création, jeux
psycho-destructeurs des petits-chefs qui n'ont pas été formés, pas plus
que les grands ne l'ont été pour être chef-chef-chef comme Saint Michel. Un emploi dans la
recherche pétrolière en Antarctique, un emploi pour revitaliser la
filière bovine dans les fermes HLM à 10 000 vaches par étages, un emploi
pour créer des jeux vidéo - pour que nos petits boutonneux de vingt
cinq ans, bien au chaud chez papa et/ou maman, ne se posent surtout pas la question
de savoir comment ils pourraient devenir de bons petits anarchistes
utopistes - et un emploi pour créer un nouveau composé chimique, un !
Ah ! la nouveauté ! c'est la clé du paradis, mesdames-messieurs, croyez moi : il faut IN-NO-VER. La
nouvelle Promesse du Royaume de l’éternel : Innovez, et alors vous
prendrez des parts de marchés aux chinois (ils font travailler les
enfants !!! vous comprenez, quelle honte quand même !!! Nous, au moins,
c'est derrière nous ; il y a 70 ans qu'on ne fait plus les foins l'été
quand on était jeunes ! mais plus maintenant, c'est fini ça, mon bon
monsieur, ma pauvre dame, les petits chinois, rendez-vous compte !!!).
Il suffit juste que ce soit nouveau, du jamais vu, du n'importe quoi,
mais que personne avant vous n'a fait et je vous subventionne. "Et, avez-vous pensée
à identifier les besoins du marché, au moins" ?
Ah
! les besoins du marché ! Et si besoin, créez en, s'il n'en existe pas
des besoins : Le home-cinéma, le Viagra, l'extraction des gaz de
schistes, l'eau en bouteille plastique, en voilà des belles promesses de
satisfaction de besoins ! Marcel se met à crier tout seul à
haute voix dans sa grande maison vide de vie et pleine de peine, mais
avec piscine et double garage : " Et les besoins des générations futures
?! et les besoins des animaux ?! et les besoins de notre Terre ?! et
les besoins de la Vie ?! ce sont quels marchés, quelles innovations,
quels futurs emplois, quels entrepreneurs, quelles subventions qui vont
les combler ???"
Il n'a pas plus de réponses à
ces questionnements que les élus qu'il va retrouver ce soir au Conseil
Municipal, mais au moins ça l'a soulagé de se sentir révolté. Et ça l'a
rajeuni de réaliser que nous sommes collectivement more-has-been que le
plus has-been des soixante-huitards !
Pffff,
pas assez d'emplois créés ! lui qui avait proposé dans son business-plan
de s'équiper de 4 nouveaux camions à l'hydrogène de fabrication
indienne Tata ... !
Octobre 2015
UNE
BELLE HISTOIRE
Je suis arrivé à l'entrée du
cimetière sans trop savoir où se trouve
l'endroit où son corps repose, à part un vague
souvenir : ce doit être
par là ... mais il y avait de la distance.
Je me suis surpris à avancer, tout
naturellement, en étant intimement convaincu que je
trouverai sans hésiter. Je ne
savais pas trop pourquoi, mais j'avais confiance.
Je me suis surpris
à dire à moi-même : "elle va
me guider". Et en effet, j'y suis allé
directement. Enfin, bon, presque directement ! Je devrais dire :
à travers tombes ! Normalement,
impossible de ne pas me perdre par là où je suis
passé !
Arrivé sur les lieux, après avoir
sûrement reconnu l'endroit, je me souviens avoir
entraperçu une demie-coque de noix bizarre au sol, sans y
prêter plus d'attention que ça ...
Je n'osais pas trop m'approcher.
Je ne voulais pas marcher au dessus
du
cercueil. Par respect.
Alors je me suis mis en recueillement, un peu devant, un petit
mètre à peine, quoi ! Le buste bien droit, sur
les jambes légérement pliées, les
mains jointes
sur mon pelvis, la tête haute, le regard au loin, mais les
yeux fermés. Bref :
Stable ! Et je me suis mis en
méditation en cherchant à m'unir à elle
.
Stable, je vous dis ! Sauf que là,
manifestement j'étais trop loin : J'ai
été très sensiblement
basculé vers l'avant ! La
tête me tournait un peu, j'ai rouvert les yeux,
essayé de rester droit : impossible ! Je tombais !
Il fallait me rendre à l'évidence : je
n'étais pas où il
fallait ... Là ou elle
voulait ?
Alors, forçant ma réticence,
j'ai fait un
pas ou deux. Maintenant, j'étais vraiment au dessus du
cercueil ! Et toujours
cette noix, juste à mes pieds cette fois, que je remarquais
à nouveau.
Je me suis remis en
méditation, parfaitement uni en pensée avec elle.
Et là ...
Manège ...
Grand huit ...
Je me suis senti aspiré dans les cieux, en
tournoyant dans
une spirale ascendante !
"Pour le coup, j'ai dû bien me placer", que je me
suis dit !
Et me
voilà, à quelques dizaines de mètres
du sol, en train de valser dans les airs avec elle.
Pas très réel
mais pas très imaginaire non plus. Un entre-deux assez
indéfinissable.
Je ne sais pas trop combien de secondes ou de minutes
ça a duré.
J'ai fini par revenir sur terre.
J'ai ouvert les yeux.
Et là, devant
moi, à mes pieds, entre mes pieds, mon
cadeau.
Mon cadeau de Noël.
Décembre 2015
PENSEE
RELATIVEMENT RESTREINTE
Le corps est comme un trou noir : il attire inexorablement
l'entièreté de la réalité
qui passe à proximité de lui.
Son horizon est tellement distordu que l'Univers entier semble contenu
dans ce point singulier vu de son point de vue qu'il croit singulier !
Et, au delà du passage, au travers de tous nos corps, noirs,
de l'autre côté, se trouve une seule et
même réalité ultime et infinie ; celle
qui est l'Indicible.
Novembre 2015
PENSEE
BOUDDHISTE
Je
ne suis
pas cette tristesse que je ressens.
Je ne peux pas la
détruire.
Elle n'est pas à moi.
C'est seulement
la Tristesse universelle qui se manifeste à ma conscience.
Si je fais un pas de côté, si je m'assois sur la
rive de ce torrent, et que j'observe les remous, alors, à
son tour, la Sérénité une s'installe
en moi.La prise de
conscience de leur unicité à toutes les deux me
libère complètement et me relie à la
création toute entière : je touche à
l'Amour, à Dieu.
Octobre
2015
PLUIE
Sur le mur
étaient bombés quelques glyphes envahissants.
Le pavé mouillé se dérobe sous nos pas,
La patine du temps les ayant rendus glissants.
"Rester lisse, pas de reliefs! surtout pas! "
Je ne suis plus maître de mes pieds, si j'ai su l
être.
La crainte de déraper, de me faire une entorse,
Rehausse mes gestes, embourbe ma cervelle : comme c’est
traître!
Une sensation éblouissante envahit mon torse,
Mon jugement, mon sens de l orientation...
Je dois me rendre à la maison
En focalisant mon attention.
Le cœur a ses raisons...
Je ripe.
Mai 2013
TRACES
Sur
cette piste nacrée qu'aucun accroc ne venait
érafler, nous glissions doucement.
Au ralenti. Le temps me semblait engourdi par le froid. Il n'arrivait
plus à
s'écouler normalement, enfin, comme habituellement. Disons
plutôt qu'il m'avait
imprimé un mouvement tout autre pendant tout ce temps, et
voilà qu'à ce moment,
ma main glacée avait pris la sienne et que tout ne
s'était pas passé aussi
vite. Mes doigts gourds avaient eu un mal fou à enserrer les
siens.
Alors,
comme lors des projections super 8 d’antan
il y avait eu des sauts
d'incohérences temporelles
dans l’enchaînement des images.
Mes propres rétines
avaient eu des difficultés notables pour reconstruire les
gestes qui avaient
accompagné mon élan vers elle.
Mais nous avions fini par nous synchroniser à nouveau et
maintenant nous
glissions doucement. Mais au ralenti.
Qu'avais-je
donc touché pour en arriver là?
Avais-je
involontairement modifié la coulée du temps ou
bien sa température de
fusion avait-elle été changée par un
alchimiste extraordinaire, et sa
consistance de ce fait affectée?
Je
regardais les traces que nous laissions en filant ensemble sur la
surface
immaculée. Elles prenaient parfois l'apparence
irisée d'une flaque d'eau
souillée d'un composé chimique. Parfois, elles
disparaissaient sous d'épaisses
volutes de poudre allergène.
Finalement,
j'ai saisi les couleurs à pleines mains, j'ai joui de leur
texture froide et
fluide qui m'échappait comme le sable frais à
l'aube sur la plage, j'ai pétri
les huiles ensemble jusqu'à obtenir le plaisir vers lequel
tous mes sens
tendaient et j'ai projeté sur la toile blanche en de
longues traînées bariolées
mes désirs que je ne retenais plus.
Alors,
à la seconde même, mon coeur a repris son rythme
joyeux, mes poumons se sont
libérés de la tristesse qui les comprimait et mes
tripes ont relâché toute la
colère et l'anxiété qui les
encombraient.
Nous
ne glissions plus. Ni doucement ni encore moins au ralenti. Les traces
étaient
très clairement apparentes. Mais déà,
je me laissais fasciner par la vitesse
enivrante du présent que je serrais entre mes poings
à la manière du volant de
mon Alfa Romeo rouge sang de compétition!
Février
2013
LE CONDUIT
vers 1981
MELANCOLIE
De nouveau, je
reviens m’asseoir sur le sable, constamment
attiré vers cette mer, devenue noire et qui crie ses vagues
du plus profond de sa masse. Ce genre de mélancolie me fait
mal et pourtant me voilà encore là, plongeant mes
yeux dans le ciel étoilé, filtrant le sable
glacé dans mes mains. J'attends de cette rêverie
une révélation peut être ; j'ai
toujours aimé attendre ; un bateau va peut-être
apparaître avec ses lumières verte et rouge, une
étoile peut très bien devenir anormalement
brillante juste au moment où je regarde vers elle !
Et, supposons que quelqu'un vienne me rejoindre ? Elle ne
dirait rien ; ce serait une personne qui rayonnerait de douceur.
Mais je suis bel et bien seul sur cette plage si
peuplée dans la journée.Tiens ! Le phare. Deux faisceaux rapprochés ...
puis plus rien ; et le cycle recommence. On dirait le
percussionniste de la mer. Invariablement, il rythme la nuit
qui se soulève de la surface de l'eau au passage d'un de ses
rayons.
Juillet 1985
LE
SLAM DE LA MEDITERRANEE
Le slam de la Méditerranée
Méditer devant ce bleu
Ce bleu d'Méditerranée
Lâcher prise, ah ouai je veux!
Me gaver pour tout' l'année
Et m'remplir autant que j'peux
D'ce bleu qui me fait planner.
T'as meilleur temps
D'en
faire autant
Avec c'beau temps,
C'est sûr, plutôt
Qu'de rester bargeot
D'vant Damidot
Et son boulot
de d and co!
Viens, on se barre,
Fini l'cauchemar!
On va s'envoler
Sans s'faire gauler
Par tous ces donneurs de leçon
Et leur don pour t'donner l'bourdon
On va y aller,
Ca c'est stylé
Tout droit vers Dieu
Dans ses grands cieux...
Et puis c't'hiver
J'te parie cher,
Te fais pas d'bile,
qu'avec de l'huile
J'reproduirai
Sans m'bananer
Un tant soit peu
Ce putain d'bleu!
Chuis sûr de m'souvenir
Et puis de reproduire
Cet espace éthéré,
Ce magnifique ton
Sur chassis entoilé
Et dessiner un thon
De Méditerranée :-)
Juillet
2012
MON
CHER FILS
Nous
te remercions beaucoup pour ta gentille lettre. Elle nous a fait
revenir à ton présent et c'est bien
agréable. Ici, on ne sait jamais quel jour sera demain, et
Gillot-Pétré n'a vraiment plus envie de s'y
remettre, je le comprends. Par contre, effectivement, Jean ne devrait
plus trop tarder, je l'ai vu dans quelques semaines, il est toujours
aussi séduisant et quelle prestance! Il avait vraiment bien
anticipé!
Comme tu l'as deviné, ton père est plus souvent
au bridge que je ne le voudrais, mais il a tellement
mérité ces moments que je le laisse faire et
ça me fait plaisir pour lui.
Ici, on est bien et je n'ai enfin plus du tout mal au dos! Quel
soulagement.
Mais bon, je n'ai pas le droit de t'en dire plus, ce sera la
surprise... - mais ne doute pas
;-)
Profite
bien de ces bains de soleil que ce soit à la mer ou
à la montagne, du goût des cêpes, de
l'odeur de l'herbe coupée et de la vue d'une
allée de gravier bien nette (hi! hi!) parce
qu'après ce n'est plus tout à fait pareil, ce ne
sont plus que des sensations, très agréables
certes, mais le sentiment de la récompense à
l'effort me manque un peu...
Au
fait, tes grands parents te remercient et Mamie et
Grand-père t'embrassent fort.
Je suis contente d'avoir récupéré la
chatte, elle est toujours aussi câline, merci d'en avoir pris
soin.
Embrasse
tout le monde. Ton père me fait signe qu'il envoie des
baisers, je crois qu'il est en train de gagner :-)
Je t'embrasse mon chéri et prends soin de toi.
Affectueusement,
Maman.
NB : Pas le droit aux photos, désolée...!
Juillet
2012
ABSTRACTION
Bonjour!
As tu bien dormi?
Pour ma part, du tour que je viens de faire, la lenteur s'est extirpée gravement...
ça
ne devait pas se reproduire! Malgré tout, cet élixir a doucement coulé
le long de ma peau et j'ai bien senti les courbes qu'il dessinait avec
hésitation. La présence rassurante du ressort n'a pas réussi à me
raisonner, et j'ai parfaitement reconnu les pleins et les déliés de sa
graphie.
D'ailleurs, tu as déjà dû faire le lien toi-même dans l'un de
tes songes?
Certainement
que personne ne contribue correctement à l'identification des risques
que pourtant nous tous devrions classifier, mais ce constat n'établi
rien de constructif. L'éthique dispute à la déontologie le pouvoir de la
morale. Cette ligne de conduite, cette droiture conclue toujours à la
rigidité des tenues.
Mais
qu'attendons nous, bon sang! Combien de fois l'ai je lu sur tes lèvres -
alors qu'une pudeur excessive te montait aux joues en dépit de ton
maquillage - il suffit de tailler les arbustes en fleurs de nos jardins,
il n'y a rien de culpabilisant à ça.
L'affaire peut être rondement
menée et nos pupilles peuvent alors s'ouvrir sur le soleil couchant.
Nous aurons ainsi tout le temps de parcourir le contour, de suivre le
pourtour de cette horloge ancienne mais qui fonctionne pourtant encore.
J'ai
laissé mes pensées divaguer. Je me suis concentré sur mes pas. Le
kiosque à colonnes, illuminé par ses lampions sur la place, accueille
les danseurs. On a lambiné là, en écoutant l'eau éclabousser le marbre
bleu. Seules quelques étoiles - avec, Dieu sait combien "d'exoplanètes"
gravitant autour? - trouaient la canopée noire des platanes
noctambules.
ça regorgeait de remugles sucrés, les gosses de leurs
voix rauques susurraient des mots de réconciliation à leur tyrannosaurus
rex. Les autres animaux piaffaient en virevoltant pendant que quelques
martinets croupissaient dans leurs déjections. Ce ne serait guère
ragoûtant, ça serait même dégoûtant! ...
Je revécus comme un
rejeu de tous mes sens, le retour en voiture, de nuit, lorsque mon père
conduisait, France Musique plus ou moins perceptible selon la zone
traversée, couché sur la banquette arrière, ayant trop chaud, mais
profitant de cette température comme d'un nid douillet, suivant des yeux
les courbes cycliques des fils électriques et comptant la fréquence des
pylônes comme pour évaluer notre vitesse de fuite vers notre
destination à laquelle je ne songeais même plus...
Et c'était bien.
Je m'endormis à nouveau.
Juillet 2012
ENCORE
L'environnement
change ; Maintenant.
Les regards se
tournent. Ils ne se croisent pas encore. Mais nos regards se rejoignent
sur l'environnement, dans le lointain. Mais ça, c'est
maintenant, bien que la lumière du soleil se couchant ait
mis quelques 8 minutes à toucher nos rétines.
C'est encore la mélancolie du présent,
où le désir n'a pas encore muté, ne
s'est pas encore dilué dans l'instant. Huit minutes nous
séparent encore.
Juillet 2012
J'AI ETE LA UN INSTANT
Je m'allonge
confortablement, les mains sur les cuisses, la tête bien
soutenue par un oreiller adéquat.
Je fixe du regard un point blanc au plafond. Il est
légèrement bleu. L'oeil, parait-il, et tout le
cerveau qui va avec, interprête la zone où il y a
le plus de luminosité, le plus de couleurs
mélangées, comme étant LA couleur
blanche. Cela sert de référence et le point bleu
que je vois n'est pas bleu, mais a moins de rouge que les autre zones
donc m'apparaît bleu ; mais je dérive. Je reviens
à ma position, l'ausculte et me confirme qu'elle est propice
à la séance. Je vérifie que je sens
bien mes mains sur mes cuisses, qu'elles pèsent de plus en
plus sur mes muscles, quels noms portent-ils ces muscles? Quadriceps,
ischio? Mais je dérive, je reviens à la sensation
de mes mains lourdes qui commencent à s'engourdir. Il avait
vraiment la main enflée, la poutre qu'il a reçu
dessus devait être... Mais je dérive, et me
promets d'arrêter de dériver autant. Je me
concentre sur ma respiration : inspiration courte, expiration longue
jusqu'au bas-ventre, inspiration, expiration
maîtrisée jusqu'au plus profond de mon
être, au moins quand je fais ça, je ne
dérive pas! Ah si, je dérive!!! je
reviens à ma respiration, je sens que je me calme,
j'inspire, jexpiiiiiiire. J'inspire et me rends compte que j'ai les
épaules douloureusement crispées, c'est dingue
ça : Je me détends et mes épaules se
haussent, comme si j'avais peur? Je libère mon cou et les
muscles attenants dont je ne connais toujours pas les noms, qu'ils ont
du courage les étudiants en kiné, ou
médecine ou filière sport pour apprendre tout
ça par coeur ; mais je dérive et reviens
à ma respiration, mes mains sont lourdes, le haut de mon
corps relâché, j'expire, mes paumes sont sur mes
jambes lourdes et sans points stressés, je suis bien dans le
rythme de ma respiration, j'ai fermé les yeux (depuis quand?
), je respire, je ne suis plus que là, maintenant
à sentir et explorer les absences de crispations de mon
corps tout entier, j'inspire profondément, j'expire avec
gratitude, je respire, je suis
Je réalise que je suis allé visiter quelque part
un ailleurs d'un autre espace. L'instant semble avoir
été fugitif, car il a fuit, mais je ne sais pas
dire combien de temps il a duré. Je suis
délicatement relaxé, les yeux clos n'ont aucune
envie de s'ouvrir, mon corps n'a pas envie d'écouter ce que
lui conseille de faire ma pensée. Je me fixe sur mon
souffle, je m'intéresse à la chaleur de mon
intérieur, aucunes vaguelettes sur ce lac de montagne
entouré d'un cirque, je sens mon envie de sourire
à ce paysage, je le laisse se former à demi et je
me retrouve assis en tailleur au bord du grand lac d'eaux noires et
profondes d'où je sais qu'à tout instant peut
gicler la gueule d'un poisson gobant une mouche. Ce lac est froid et
noir. Je ne souris plus. Même pas à demi et un
mauvais rictus s'est collé, bloqué sur ma
mâchoire. Je me consacre à celle-ci, lui adresse
mon écoute avec respect et empathie, elle se
répand immédiatement comme en reconnaissance et
en remerciements ; et le soleil est venu se refléter
à la surface du lac et a réchauffé les
herbes qui m'entourent et dont je sens maintenant les parfums, je
respire profondément, je
Il ne m'appellera pas lui, pas de sa propre initiative, il faut que je
lui donne un coup de 3G moi-même et tout de suite parce que
je risque d'oublier, cela fait déjà 2 jours que
je me le reproche. Je me recentre sur ma respiration, entrouvre les
yeux, expire consciencieusement, essaie de me souvenir où
j'ai posé mon téléphone, j'ai une
courte inspiration, sens mes jambes se remettre à
leur place et commencer à frétiller. Je fais une
dernière tentative de contrôle des poumons, prends
goulûment une inspiration ce qui a pour effet de donner de
l'énergie à mes abdominaux qui œuvrent
ensemble pour m'aider à me relever de ma couche.
Je file dans la cuisine. Ici, on capte mieux le réseau.
Juillet 2012
VARI
ATIONS
Que
ce soient
celles de Goldberg, dont la légende prétend qu'il
fut le premier interprête prodige de l'oeuvre du
même nom, composées par le "prophète
Bach", et leurs distillations personnelles de Glenn
Gould que l'on peut croiser avec la
dentellière Zhu Xiao-Mei, les variations touchent au divin.
Lorsque nous laissons notre esprit - avec plus ou moins
d'aisance - rejoindre l'au delà de la conscience, nous
tissons le même fil de la même étoffe et
contribuons ainsi à marquer est-à-dire notre tour, le
sentier maintes fois emprunté. Par la prière, la
méditation ou bien la transe - ou bien quoi d'autre encore ?
- nous célébrons le spirituel et nous nous
retrouvons dans nos variations de l'existentiel.
Toujours
persuadés de faire une
heureuse découverte solitaire, c'est de rencontres dont il
s'agit, dans
une autre dimension,
sur un autre réel !
C'est
lorsque je prends le temps du regard
intérieur que je te découvre, que je te retrouve.
Et c'est ainsi pour nous tous.
Grâce
aux prophètes qui
défrichent la piste, et parce que nous tentons toujours de
marcher dans leurs pas, nous finissons par n'être plus qu'Un.
Tu t'aimeras comme tu aimes ton
prochain ...
Juillet 2012
EPICTETE
"LIKE" - Manuel VIII
N'attends
pas d'avoir du temps ; décide d'en consacrer au
présent et tu en prendras du bon.
Juillet 2012
SANS PAROLES
Rester
silencieux.
Ne pas chercher à se parler, sans avoir à se le
reprocher.
La parole est un effort remarquable de concrétisation des
artefacts de nos pensées, et nous avons le droit d'en
être fatigués.
être assis, là, à
côté de toi, sur le canapé,
silencieusement.
Je ressens ta présence et je m'en satisfais.
J'ai plutôt envie de me mettre à
l'écoute de tes vibrations, d'entrer en résonance
avec toi.
C'est agréable...
Je sais que pour toi aussi.
Je pourrais fermer les yeux, tu pourrais faire jouer ce
prélude, nous pourrions lire chacun notre auteur
préféré.
De toutes les manières, nous nous rejoindrions dans ce
moment de liberté.
Juillet 2012
PLEIADES
Paule renversa la tête
en arrière. L'automne était
déjà là, mais cette nuit, il avait
décidé de laisser l'été
saluer sur scène une dernière fois. Le ciel
était clair ; l'air limpide et doux qui permettait la
contemplation du joyau des Pléiades qu'aucune pollution ne
venait contrefaire.
Paule ne se priva pas du
spectacle. Elle distingua immédiatement les
étoiles les plus brillantes de l'amas du taureau, puis
laissant son point de fixation errer légèrement
à côté de la tache laiteuse, 3 ou 4
autres points lumineux firent leur apparition.
Elle s'amusa de cette effet
qu'elle connaissait bien, mais cette fois le parallèle
était trop flagrant : c'est ainsi qu'elle avait, quelques
semaines plus tôt, retrouvé ses repères
les plus ténus mais ceux qui lui étaient
tellement nécessaires : en fixant son attention à
peine en dehors de là où tout le monde s'agitait
autour d'elle.
Un beau sourire vint lui
recouvrir délicatement le visage alors que la brise jouait
avec ses cheveux bruns...
Juillet 2012